Galerie D

Cette femme Khamu, après avoir arraché les ailes indigestes, tire sur l'ensemble tête-thorax faisant sortir du même coup une partie des viscères sous la forme d'un filament noir et collant. Le reste des viscères est extrait de l'abdomen par le côté opposé en tirant sur l'appendice caudal. Les filaments sont projetés au sol par une pichenette avant que deux chiennes et trois chiots ne se les disputent pour les avaler avec gourmandise. Les abdomens de sauterelles, en mélange avec quelques grillons et punaises, sont ensuite lavés à l'eau dans un récipient avant d'être cuisinés pour le dîner

Ce paysage est marqué par des patches de riz de montagne alternant avec des espaces forestiers en mixité avec des plantations, sur des versants entaillés par de profonds ravins

Ce champ parsemé de quelques pieds de maïs est exploité par des Akha Nyae pour le riz pour la deuxième année consécutive sur un ancien brûlis. Le mode de culture sur ray ayant tendance à épuiser les sols la première année de culture en raison des variétés de riz privilégiées les premières années (riz gluant) , des variétés de riz moins exigeantes sont en général adoptées pour la seconde année de culture sur ray. Une étude réalisée par le Comité de Coopération avec le Laos sur des cultures de ray par des Phounoy (11), montre que la culture d'une même variété de riz sur ray une année 2, donne un rendement 25% à 30% inférieur à l'année 1. Le mode d'exploitation optimal sur ray consiste à cultiver en année 1, une variété de riz gluant en association avec d'autres plantes vivrières (maïs, plantes à tubercules ou racines, cucurbitacées,...) et en année 2, sur la totalité de la surface disponible, une variété de riz qui épuise moins le sol que les variétés de riz gluant. La mixité pratiquée en année 1 aide en outre les familles qui connaissent une période de soudure difficile. Dans un tel système agraire, le rendement moyen ressort à 700 kg/ha de paddy en année 1 (+ les produits de cultures vivrières associées) et à 600 kg/ha de paddy en année 2. Pour information, le ray ([ràj] (lao)) est un terme local désignant un champ ou une parcelle vouée à la culture par abattis-brûlis (écobuage). Il correspond également à une mesure agraire valant 4 ngan soit 400 brasses carrées ou encore 1600 m2 (15).

Dans la région visitée, seul le sésame blanc est cultivé. Sa croissance est rapide et à maturité, le plant me dépasse largement avec ses 2 m ou plus, de hauteur. J'ai pu le voir cultivé indifféremment sur versant ou sur d'anciennes parcelles de rizière irriguée en fond de vallée, encerclé par les diguettes laissées en place

Ce panorama n'a duré qu'un court instant, après que d'intenses précipitations se sont abattues sur les hauteurs de la Nam Phak, accompagnées de coups de foudre à répétition pendant près de deux heures m'obligeant à m'éloigner de mon trépied photo pour éviter d'être foudroyé. Une fois l'orage passé, une brume épaisse enveloppait les sommets boisés, ne laissant entrevoir que quelques crêtes

Ce ramassage de blocs destinés à la construction se fait ici, à défaut de pouvoir accéder au lit de la Nam Phak et à ses gros galets, en raison de la montée des eaux